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Eye of the Devil (1966)
Mystère, épouvante et rites païens
Ce film, tourné en noir et blanc – ce qui n'était plus très fréquent en 1966 – parvient à créer une authentique atmosphère de terreur sans jamais avoir recours à des effets sanglants
comme le fera sept ans plus tard "The Wicker Man", de Robin Hardy, que "L'il du malin" préfigure aussi bien par son sujet que par son traitement.
Le sentiment d'angoisse repose entièrement ici sur le mystère. L'épouse (Deborah Kerr) qui cherche à venir en aide à son mari (David Niven) débarque dans un environnement qui lui échappe et qui lui est manifestement hostile. L'omniprésence dans le domaine de deux étranges frère et soeur qui, l'un, passe son temps à tuer les tourterelles, l'autre à entraîner les deux enfants du couple dans des jeux dangereux, le mutisme de Philippe et sa complaisance vis-à-vis des précédents, les cérémonies païennes que Catherine surprend dans le château, le personnage inquiétant du prêtre incarné par Donald Pleasance, sont autant d'éléments qui contribuent à nous faire partager l'incompréhension et le malaise que ressent l'héroïne.
D'abord diffuse, la menace qui pèse sur Catherine se fait de plus en plus concrète, culminant au cours de quelques séquences proprement terrifiantes, telles que l'attaque de celle-ci dans les bois par des individus vêtus de capes et capuches noires, dont on n'entrevoit à aucun instant les visages, ou les séquences faisant intervenir les villageois, tantôt immobiles au milieu du vignoble, ou se retournant tous au passage de Catherine au cours de la fête païenne (une mystérieux Festival des Treize) ; des villageois qui ne parlent pas, n'émettent aucune expression et réagissent de façon collective, tels des zombies dénués de toute humanité.
L'efficacité des scènes d'épouvante est accentuée par un montage aiguisé, qui fait se succéder des plans très brefs, à l'instar de ces plans furtifs et de plus en plus serrés sur les flèches que s'apprête à envoyer Christian, entrecoupant les plans visualisant sa cible.
Le plaisir est toutefois altéré par la copie du film diffusée par TCM, qui passe inopinément, et à de multiples reprises, de la VF à la VOST.